Italie
30 septembre 2008

Après être monté au Nord de l’Europe au rythme de la moisson des blés, voilà que nous redescendons au Sud à la vitesse de la chute des feuilles des marronniers et ce 24 septembre à 15h50 nous franchissons notre 6ième frontière, celle de l’Italie. Notre décision de fuir le froid du nord et de prendre le train Bâle-Milan fût la bonne car à peine descendu du train nous sentons instantanément sur notre peau cette chaleur qui nous manquait tant et derrière laquelle nous avions pédalé pendant plusieurs semaines.

Notre arrivée à Milan fut très acrobatique car pas facile de descendre d’un train qui est au moins 80 centimètres plus haut que le quai (là il faut m’expliquer pourquoi) mais ce ne fut que le début de nos acrobaties car après avoir cherché vainement pendant plus d’une heure une sortie sans escalier, nous voilà obligés de descendre avec nos engins plus de 60 marches d’escaliers en marbre ou nos pneus et le poids des remorques nous font penser être sur une patinoire et ne passe vraiment pas inaperçue tant je pestifère contre l’architecte génial qui à conçu cette gare, du coup les passants n’osent même pas s’approcher de nous pour nous aider. 

pas facile de monter les vélos dans les trains suisses

mais encore plus dur de quitter la gare de Milan et ses escaliers

Isabelle est vraiment heureuse d’être en Italie et cela pour plusieurs raisons. La première, elle aime ce pays qu’elle connaît et chérit depuis sa tendre enfance (vives les cités) et se fait un plaisir de le découvrir sous un angle nouveau et de découvrir des endroits qu’elle ne connaît pas encore (comme le Sud) . 

La deuxième, est qu’elle va pouvoir réaliser un rêve, celui de faire Venise avec son amoureux. Le troisième, réaliser un vœu qu’elle fit 8 ans auparavant devant le Campanile (clocher) de la place saint-Marc (là, je crois bien que l’on parle de moi , mais je devrais attendre d’arriver à Venise pour connaître son vœu, et vous aussi, toc ) La direction est donc toute choisie, plein Est, direction Venise.

Nous parcourons les 360 Kilomètres qui nous séparent de son rêve en 5 jours sous un soleil radieux et une température qui nous permette enfin de nous débarrasser de nos Pulls polaires et de nos K-ways et de pédaler enfin comme à nos débuts en tenue courte et légère. Ces 5 jours seront vraiment intenses et remplis de surprises en tout genre, comme pour notre deuxième nuit italienne où nous serons accueillis par Tarcisio et Donatella, agriculteurs de la région de Brescia, qui nous prête un petit coin d’herbe à coté de leur ferme familiale et avec qui nous partagerons un succulent repas en compagnie de deux de leurs enfants, Valentina et  Daniel, qui nous bombardera de questions toute la soirée (merci Daniel pour la bandiera AC Brescia)

2ième jour et déjà invité plutôt étrange pour une ferme, ressemble pus à un immeuble

Le lendemain en arrivant dans la ville de Brescia par la route principale, nous sommes plus que surpris de voir à chaque croisement des policiers en faction qui bloquent toute circulation venant des côtés. Nous parcourrons un bon kilomètre dans ce boulevard vide de voitures par lequel nous nous engouffrons dans la ville, bordé de toutes parts de passants aux yeux ronds quand nous défilons devant eux.

Aux fils des mètres qui passent, Isa et moi nous nous regardons d’un œil interrogatif car nous avons vraiment l’impression d’être seul au monde et de faire un défilé pour les passants. Nous continuons notre progression à vive allure, encouragés par les policier de faction qui nous font tous signe de continuer notre route quand soudain des sirènes de police nous tirent de notre rêve, nous étions en train de finir notre deuxième kilomètre sur cette voie royale quand une dizaine de motos de police tous feux allumés et sirènes hurlantes arrive par derrière, parviennent à nos cotés et nous dépassent comme pour nous ouvrir la route.

Les côtés de la route sont cette fois noir de gens qui applaudissent à notre passage. Nous nous regardons encore une fois Isa et moi encore plus interrogatifs qu’avant, nous demandant si nous n’étions  pas en train de devancer le défiler du Président italien. Nous parcourons encore 500 mètres sur cette voie royale la tête remplie de questions et le cœur battant quand une rumeur derrière nous se fait entendre. La rumeur grossit aux fils des mètres que nous parcourons puis la rumeur se transforme en bruit sourd pour devenir un vacarme assourdissant.

Nous sortons enfin de cette grande courbe qui nous cachait ce que nous précédions quand soudain surgit droit derrière nous 10 motards, puis 50, 100, 500 et pour finir un bon millier de motards chevauchant leur grosse Harley Davidson sortent de la courbe et se retrouvent derrière nous, arrive à notre hauteur en nous saluant à coup de klaxon  de toutes sortes et nous dépassent en levant le pouce vers le haut.

Nous parcourons un bon kilomètre entouré par ce serpent mouvant et bruyant quand un goulet se présente et me fait prendre la décision de nous mettre sur le bas coté pour une raison de sécurité et laisser la place libre à plusieurs centaines de motards qui sont encore derrière nous et qui agissent de la même manière que leurs prédécesseurs en jouant du klaxon et levant le pouce pour nous saluer.

Nous continuons à regarder défiler cette concentration internationale d’Harley et au bout d’un moment le silence remplaça au fur et à mesure cette file de motards qui s’éloignaient de nous. Ces quelques minutes exceptionnelles et ces centaines de klaxons et pouces tendus vers le haut firent naître au fond de nous un sentiment de fierté tellement intense qu’il fallut plusieurs minutes à notre cœur pour retrouver un battement normal. 

z'avez vu le pouce levé

nous les retrouverons 15 km plus loins et Isa du à nouveau raconter notre histoire sans fin 

je crois bien que pour notre deuxième tour du monde que nous opterons pour ce vélo-remorque
 
Le lendemain fût aussi un jour d’exception, c’était mon anniversaire 

et comme cadeaux  j’eus le droit à deux crevaisons de roues arrières, la pire, celle où il faut déposer tous les bagages et désolidariser la remorque du vélo avant de pouvoir tout démonter et changer la chambre à air. A midi, alors que nous n’avions parcouru que 15 kilomètres, nous prenons la décision de nous arrêter dans le restaurant devant lequel je réparais la deuxième crevaison de la journée afin d’y prendre un bon repas et essayer de chasser le mauvais œil qui nous poursuivait.

Ce fut chose faite, le repas copieux et excellent, et au moment de passer au dessert, un groupe de policiers arrive sur la place et font place net des gens qui si trouvaient. Ne reste plus que nos vélos sur cette grande place quand soudain un cortège de vieilles voitures et motos du début du 20ième siècle arrivent puis se parquent de part et d’autre de nos vélos, transformant momentanément nos engins en pièces de musée, puis la foule se referme sur la place et défile devant tous ces engins. Jamais depuis notre départ nous aurons vu nos moyens de locomotion autant photographier et c’est froid que nous avons bu notre café tellement les questions fusaient de partout.

Le suisse est plutôt de nature curieuse, mais en ce qui concerne le vélo, l’Italie détient largement la palme de la curiosité car depuis notre arrivée il nous est impossible de nous arrêter sans qu’un agglutinement autour de nous ne se fasse et là nous étions au summum de ce que nous pouvions imaginer et les questions sur nos "Bici" transforma notre fin de repas en un perpétuel recommencement du récit de notre histoire. (Bici, abréviation italienne de bicicletta, à prononcer Bitchi)

vive les jours d'anniversaires

j'aurais préféré cela comme cadeau

d'un coup nos engins se transforment en pièce de musée et deviennent une attraction

Le lendemain fut aussi une bonne journée car après avoir vu à Verona et son fameux balcon d’où Juliette reçu la sérénade d’un certain Roméo agenouillé, pédaler près de 80 kilomètres ce jour là sous un soleil toujours aussi radieux, et alors que nous étions en train de sortir de la ville de Vicenza pour nous trouver un petit coin où dormir, quand soudain, en pleine descente, du coin de l’œil droite je vis une enseigne qui me fit planter sur les freins tellement fort qu’isabelle manqua de justesse de se planter dans ma remorque.

Une fois la peur d’isabelle redescendue et tous les gros mots qu’elle pouvait me lancer dit, elle tourna la tête dans la direction que pointait mon index quand elle me posa la question du pourquoi de ce freinage… GELATERIA… Ce fût une idée lumineuse que ce freinage d’urgence car nous fîmes la connaissance de Stefano qui s’était approché de nous pour nous questionner alors qu’a grands coups de langue nous nous félicitions de notre journée.

Il fut tellement émerveillé par notre histoire qu’il se proposa de nous prêter une petite cabane de jardin pour la nuit, enfin c’est la traduction que nous en avions déduit de cabanone … Nous acceptons et le suivons sur les deux kilomètres qu’il nous reste à faire avant notre petit dodo. Arrivés sur place, nous constatons que notre traduction était erronée et ce que nous avions traduit par cabane de jardin se trouvait être une petit immeuble familiale où vivaient les grands-parents, certains de leurs enfants et petits enfants (haaaa la famille, c’est quelque chose ici)

A peine arrivés au bas de celui-ci, il se vide de tous ses occupants qui nous rejoignent sur le pas de porte pour nous accueillir les bras grands ouverts. Stefano et sa femme Valeria nous présentent à toute la famille, Giuseppe et Mariucca les grands-parents, Antonella l’une des filles et son fils, tous nous questionnent sur notre voyage et se bagarrent verbalement entre eux pour que nous prenions notre douche dans leur appartement plutôt que chez un autre de la famille. Au bout de 10 minutes, nous voilà presque obligés de prendre trois douches et un repas avec la familles au grand complet chez les grands-parents.

Le repas fut excellent et typiquement italien et au fur et à mesure que la grosse bouteille de vin blanc maison se vidait, nous nous prenions à penser faire partie de cette grande famille. Que ce petit vin nouveau pétillant et si sucré fut traître avec ses 14° d’alcool et c’est tout titubant que nous allons dormir dans le bureau de la société familiale qui se trouve au rez-de-chaussée.

le balcon de Juliette, l'amour c'est....

a cet instant les 14° de la petite chose verte commencait a faire son effet

les vélos dormirons dans le hangar et nous dans le bureau
Malgré la "cuite" du soir, nous nous levons de bonne heure, remontons sur nos vélos encore tout alcoolisés et quittons cette belle famille pour parcourir ce jour là, 85 kilomètres repoussant une fois de plus notre limite de kilomètres pouvant être parcourus en un jour et par la même occasion ceux fait en une semaines, soit 360 kilomètres. A la tombée du jour, nous nous arrêtons et montons notre camp de base dans un petit camping situé à 15 kilomètres de Venise ce qui nous permettra de laisser tout notre attirail ici et de visiter cette ville librement. (Venise est entièrement zone piétonne)
5 octobre 2008

Haaaa Serenissima Venezia, moi qui ne suis pas très ville, j’avoue que Venise m’a laissé sans voix tant par sa beauté que sa sérénité, elle porte vraiment bien son nom de sereine, pas un seul bruit de train ou de voiture, pas une seule moto ou scooter, que des bruits de pas sur les pavés, le ronron des Vaporetti (bus-bateaux)  et la mélodie de l’italien bien prononcé qui est de mise ici (cool ca, je les comprends enfin un peu ) et mmmm les spaghetti al nero di sepia (spaghetti à l’encre de seiche).

Et je ne vous parle même pas du silence qui s’installe au fil de la nuit qui tombe petit à petit dans toutes ces ruelles qui s’entrecroisent à l’infini. Cette ville est tellement surprenante et unique que vous pourriez y passer votre vie avec un appareil photo visé sur l’œil. Isabelle à pour sa part pu réaliser son rêve et à la tombée de notre première nuit, elle m’entraina sur la place saint-Marc, me mis devant le "Il Campanile" (le clocher) et réalisa son Vœu, prononcé ici même 8 ans plus tôt, celui d’y revenir et de lui présenter l’amour de sa vie.

(haaa enfin je connais son vœu, et il est plutôt cool, on parle encore de moi ) le seul petit point noir de ces deux jours de visites et ces 30 bons kilomètres parcourus à pied, est qu’Isa fût complètement surprise d’y voir autant de touristes que cela début octobre car dans son souvenir La Belle Cité se libérait de ceux-ci fin septembre. 

Isa dresseuse de pigeons à Venise 

incroyable comme ils manient ces embarcations

Venise et ses ponts
et voilà le fameux   

ce n'est pas celui de Juliette, mais j'ai craqué pour

un autre détail de Venise et de ses ponts

Nous retournons retrouver notre campement de base après ces deux jours en amoureux quand nous constatons que celui –ci à été visité durant notre absence et plusieurs affaires ont disparus. Après un contrôle complet de notre équipement, nous sommes soulagés de constater que nos remorques n’ont pu être ouvertes et que tout ce qui avait une certaine valeur marchande s’y trouve encore, ne nous manquent que des affaires de première utilité, comme nos K-ways et nos pulls polaires ainsi que nos gants de cyclistes ???

Et la lumière de notre tente, heureusement nos sacs de couchages et nos vestes polaires sont encore dans la tente. Après avoir souper, nous filons nous coucher et avons beaucoup de peine à nous endormir car nous pensions que les campings étaient à peu près les seuls endroits où nous étions en sécurité. Le lendemain matin, nous prenons la décision de rester deux jours de plus sur place, un pour nous remettre de cette mauvaise nuit et un autre afin d’aller racheter le matériel volé qui nous est indispensable. 

Ce fut la pire décision que nous avons prise depuis le début de notre voyage car au beau milieu de la nuit, je suis tiré de mon sommeil par un bruit de fermeture éclair et pensant qu’il s’agit d’Isa qui va aux toilettes, je rejoins à nouveau Morphée. Peu de temps après, un nouveau bruit me réveille, cette fois je tends l’oreille car le bruit me semble un peu différent que celui entendu juste avant. Effectivement il ne s’agit pas d’un bruit de fermeture éclair car après un petit moment de silence le bruit recommence.

Cette fois j’ouvre les yeux, essayant de les habituer à l’obscurité qui m’entoure et essayant d’identifier ce drôle de bruit quand soudain je tourne la tête du coté d’Isabelle qui dort encore et j’aperçois une main sur le côté de la tente qui tient le sac où elle range ses petites affaires et son argent. Par réflexe je frappe violement de la main le toit de la tente en poussant un gros "Héééééé" ce qui  surprend le propriétaire de la main qui lâche le sac et s’écarte de la tente de quelques mètres. Tout en essayant de remettre de l’ordre dans mes idées, je me positionne devant la sortie de la tente en essayant de trouver à tâtons les tirettes des fermetures éclairs vu que celles-ci ont été entrouvertes sur une dizaine de centimètres.

Je les trouve enfin, ouvre rapidement un espace plus grand et sort enfin la tête de la tente ce qui à pour effet de décider notre agresseur qu’il ne lui reste plus qu’à fuir. Il prend ses jambes à son cou et disparaît dans l’obscurité et s’engouffrant dans le trou qu’il avait ouvert peu avant dans le grillage et la haie qui entoure le camping. Soulagé de n’avoir pas à affronter l’inconnu et d’avoir sauver le sac d’Isa, je referme la tente et me repositionne pour me recoucher.

Au moment de me mettre dans mon sac de couchage, mes yeux s’étant habitués à l’obscurité et prenant pleinement conscience de ce qui venait de se passer, j’aperçois derrière Isa une grosse entaille dans la tente, je tourne la tête et aperçois la même entaille pratiquée de mon côté, je plonge mes mains dans les affaires qui se trouvaient à côté de moi, au niveau de l’entaille….. plus de sacoche ventrale….

Cette fois je sors de la tente le cœur battant encore plus fort et en fait le tour ne voyant que les deux grosses entailles faites avec un couteau ou un cutter, il est exactement 4h45. Je continue mon inspection sans lampe vue quelle nous a été volée 48 heures auparavant et voit enfin ma sacoche ouverte à coté de l’entaille faite au niveau d’Isabelle, je la ramasse et constate qu’il a eu le temps de prendre l’argent qui s’y trouvait mais que la peur qu’il avait eue lui avait fait lâcher le sac d’Isa  et oublier de reprendre ma sacoche et tous les passeports et cartes de crédit qu’elle contenait.

Sa surprise a du vraiment être grande car il en laissa aussi sa pince coupante avec laquelle il avait fait son trou pour entrer. ( A bien y penser, je ne sais pas lequel des deux a eu le plus peur car étant dans un camping cette nuit là, je n’étais pas en possession de mon poignard de tranquilité qui était sagement rangé dans les sacoches de mon vélo)

le camping de toutes les peurs, plutôt vide 

vide comme la tente au petit matin

notre tente découpée servira au propriétaire du camping à tendre un piège pour tenter d'attraper le voleur, ils vont y passer toutes les nuits en espérant qu'il revienne

Au petit matin nous apprenons alors que nous faisons notre déposition au poste de police du village que durant cette nuit plusieurs tentes et mobile home ont été visités. Nous voilà maintenant démunis de plusieurs choses qui nous sont vitales, plus de quoi dormir car notre tente est complètement découpée, plus de quoi se protéger du froid et de la pluie et tout l’argent du mois volatilisé.

Isabelle, à qui il avait fallu déjà plusieurs semaines pour dompter ses craintes et peur sur notre sécurité dans notre nouvelle manière de vivre, voit tous ses efforts ruinés d’un coup car cette agression a eu lieu dans l’endroit qu’elle pensait le plus sûr. Des larmes lui coulent sur les joues lui permettant de laisser sortir toute cette tension qui s’est accumulée en 48 heures au fond d’elle. Il me faudra plusieurs jours et plusieurs propositions de prévention et de défense pour lui permettre de retrouver son calme et un semblant de sécurité (voir prochainement sur la page technique)

Nous quittons La région de Venise complètement dégoutés par cette société pourrie qui n’est basée que sur le profit et qui donne vie à ce genre de comportement, en partant nous réfugier loin de tout cela par les petites routes qui suivent le bord de la mer Adriatique et ses plages de sables blancs.

14 octobre 2008

Nous avons suivi la côte pendant plusieurs jours, passant par Chioggia, la petite venise, plus ancienne et moin poluée par les touristes et y arrivons en pleine manifestation anuelle des Bersaglieri ou l'ambiance et la curiosité des gens nous feront un petit temps oublier notre mésaventure, nous repartons au petit matin, ne pouvant même pas apprécier à leur juste valeur les paysages que nous traversions ou les rencontres que nous faisions car nous ne savions pas vraiment comment intégrer cette prise de conscience sur la décadence de cette société et de certains de ses individus.

Cette société de merde qui malgré le fait que nous l’avions quittée pouvait encore nous gâcher la vie, maintenant que nous avions compris comment va le monde, que faire de notre sincérité et notre bonté ? Tout en continuant de tourner cela dans tous les sens possibles au fond de nous même sans savoir quoi faire de cette réalité, nous nous retrouvons dans la région des "Lido" (delta) quand nous posons enfin notre nouvelle tente dans celui de Dante, Lido di Dante. (écrivain philosophe latin qui écrivit énormément sur le diable et l’enfer)

Ils auraient du le nommé delta de l’enfer car nous y avons encore subit une agression, non pas par les transsexuelles qui y habitent  et qui sont à notre grande surprise complètement intégré à ce petit village, mais par une armada de moustiques, une quantité de moustiques au mètre carré que malgré le nombre de voyages que j’ai pu faire, je n’en n’avais jamais vu autant, a tel point que le fait de sortir son zizi pour son petit pipi matinal en devient un geste héroïque ou inconscient 

Ces attaques permanentes nous font prendre la décision de quitter le bord de mer et ses Lido et de filer en direction de la Toscane où Isabelle aimerait bien revoir, trente ans plus tard, la belle ville de Firenze (Florence) et tous ses métiers d’art. 

Santiago, 5 ans qu'il mendie pour poursuivre son tour du monde

même un lever de soleil sur les plages n'arrive pas à tranquiliser Isa

voilà à quoi ressemble un Bersaglieri

Nous y arriverons en traversant la chaîne montagneuse des Apennines. Le trajet nous prendra 5 jours, 5 jours pour franchir les 150 kilomètres qui nous séparent de Florence, pour traverser cette chaîne montagneuse et ces cols dont certains avec un dénivelé de plus de 900 mètres. Le premier jour se passe très bien et nous franchissons notre 4’000ième  kilomètre.

Le deuxième et troisième jour ne seront que sueur et émerveillement face aux paysages que nous découvrons, ceux la même qui se trouvent sur les calendriers de la Toscane en plein automne, des montagnes et des vallons recouverts de milliers d’arbres de toutes les couleurs, Nous dormirons ces deux nuits dans le jardin d’une église et puis dans une école primaire que le village met à notre disposition, le 4ième jours nous serons la cible d’un nouveau vole en pleine nuit et au matin nous décidons de nous réfugier dans les collines avoisinants Florence afin de faire le point ou une remise en question suite à ces trois vols que nous avons subis en moins de 2 semaines.

Nous trouvons le petit coin de calme qu’il nous fallait et prenons la décision de ne pas le quitter avant d’avoir assimilé toutes ces agressions et d’avoir toutes les réponses et solutions à toutes ces questions et nouvelles vérités qui nous hantent.

La suite dans quelques temps, enfin si on ne nous vole pas notre ordinateur... ou pire...nos vies...

29 octobre 2008
On ne sait pas si c’est la rareté du silence et la beauté et la tranquillité que nous avons trouvé dans cet Agritourismo ou le fait de se retrouver entre 4 murs dans un cool petit appartement nommé "i tini", les tonneaux, (www.ilcerretino.it) ou tout simplement parce qu’il nous aura fallu tous ces jours pour digérer les agressions que nous avons vécues les semaines précédentes, le fait est que nous y serons restés 6 jours durant lesquels nous avons passé notre temps à nous occuper de nous, où nous nous sommes reposés, lavés et ripolinés sous tous les angles possibles et passés le reste du temps à nous chouchouter et nous lover dans le canapé.
notre premier scorpion sur canapé

mais l'a pas aimé qu'on s'assoie dessus, il est mourru (plutôt gentil celui là, sa piqure ressemble à celle d'une guêpe)

(Nous en profitons pour remerciez du fond du cœur ce généreux donateur, qui préfère garder l’anonymat mais qui se reconnaitra dans ces quelques lignes, qui par son geste nous a permis de nous racheter tout le matériel qui nous avait été volé ou détruit et de nous payer ce petit coin de paradis pour nous refaire une santé et nous permettre ainsi de continuer notre aventure, un GRAND merci à Toi pour ce coup de pouce très bien venu)

Au bout du 3ième jour nous étions retapés à neuf et avions vaincus nos peurs en acceptant tout simplement le fait qu’à partir de cet instant nous devions considérer l’Italie comme un pays étranger, un pays peu sûr et se comporter comme si nous étions déjà dans une région ennemie où le moindre écart se paie comptant, prendre en compte que nos vélos-remorques nous sont vitales et y tenir comme si elles faisaient intégralement partie de nous, ne plus jamais les laisser seules sans surveillance, donc ne plus accepter l’hospitalité si on ne peut être avec nos engins juste à côté de nous.

Les 2 jours suivants nous avons réalisé le vieux rêve d’Isabelle, celui de revoir 30 ans plus tard la belle Florence. Son rêve se brisa net en arrivant dans la cité, 30 ans de changement la rendait méconnaissable, de petite ville lumineuse et calme elle est passée à une de ces grandes métropoles noircie par un trop grand nombre de voitures et camions, pourrie par un tourisme envahissant et malsain, Florence n’est plus cette belle cité. (Ceci dit, la coupole est quand même d’une architecture assez incroyable)

Heureusement pour nous, notre temps ne fut pas perdu car nous y avons fait la connaissance de Mauro, un véritable amoureux du vélo et du métier qu’il fait, tellement passionné que nous avons pris la décision de laisser nos vélos dans son magasin afin qu’il leur fasse une révision complète et une petite modification qui me trainait dans la tête depuis plusieurs mois déjà.

Comme ils étaient beaux nos petits vélos quand nous sommes repassés les prendre, rutilants de partout, presque neufs et parés de leur nouveau pare-boue avant maison (voir page Technique) Mauro se proposa même de charger nos "Bicci" dans sa fourgonnette et de nous raccompagner dans nos appartements, nous évitant ainsi les 12 kilomètres de montée pour nous y rendre. (si vous passez par Florence avec vos vélos, n’oubliez pas de les y laisser chez Mauro Scarpelli (www.scarpellisnc.it) vous serez agréablement surpris)

il Ponte Vecchio de Firenze et son fameux Duomo

vraiment superbe architecture

et les différents marbres de couleur qui le composent

Nous voilà de retour dans notre petit coin de paradis où Mauro peu enfin assouvir sa curiosité en découvrant nos remorques avec un grand "wouhaaaa" de surprise et d’admiration avant de nous quitter. Nous voilà enfin seuls, requinqués à bloc et parés de nos vélos presque tout neufs, la décision tombe…. Demain matin nous reprenons la route et poursuivons notre aventure là où nous l’avions laissée.

Nous profitons de cette dernières soirée pour découvrir encore plus la région mais cette fois de manière culinaire en commandant à Wilma, l’intendante de l’agritourismo, un repas surprise, des plats de la région du Muggelo et c’est avec émerveillement que nous découvrons les "Tortelli di patate del Muggelo et des entrecôtes géantes Fiorentina accompagnées d’un Chianti maison. Comblés et repus, nous filons pour la dernière fois nous lover dans notre grand lit.

Alors que nous étions en train de faire les fous sous les draps, ces 6 jours paradisiaques prirent fin de manière très brutale, une douleur intra crânienne aussi subite, comme si mon cerveau était tout soudainement devenu trop gros pour mon crâne et cherchait à en sortir. La douleur était tellement insupportable que d’un bond je sors du lit en me tenant la tête à deux mains, cherchant désespérément une solution ou un position qui puisse arrêter cette douleur qui grandit encore plus à chaque seconde qui passent et c’est sous une douche bouillante que je trouve la solution à cette montée en puissance.

Isabelle, impuissantes et complètement paniquée, me donne de sa trousse de secours,une pharmacopée complète, passant de l'aspirine à la morphine et j'en passe... Deux heures plus tard la douleur est enfin supportable et nous pouvons enfin retourner au lit pour un repos bien mérité. Le lendemain matin plus rien, comme si cela n’avait été qu’un rêve alors qu’isabelle imaginait déjà les séquelles d’un AVC ou d'une MAV.

Au final, nous ne savons pas ce que j’ai bien pu avoir et les trois jours suivants, à chaque effort violent, j’avais les tempes qui me frappaient le crâne puis tout a disparu, isa tient à me mettre sous aspirine cardio pendant une petite semaine, je ne pus qu'optempérer... Ah ces para-médicaux j'vous jure, mais je dois avouer que je fus ravi de l'avoir sous mes mains... (si vous avez déjà eu ce genre de symptômes et que vous savez de quoi il s’agit, je suis preneur)

Alors que nous étions depuis deux jours sur la route de Siena et en train de chercher un petit coin pour dormir, nous entendons une musique Reggae qui nous pousse à nous arrêter et à demander l’hospitalité pour la nuit. C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’Alan, un Sénégalais qui travaille dans un domaine viticole depuis plus de 10 ans et qui refuse directement notre demande de nous prêter  2 mètres carrés d’herbe pour y planter notre tente mais tout aussi rapidement nous propose plutôt de partager son appartement avec lui.

La soirée fût des plus Baba-cool et empreinte d’amitié à tel point que le lendemain matin, sur l’insistance de notre hôte, nous décidons d’y rester une journée de plus et d’en profiter pour y découvrir les secrets de fabrication du Chianti et de la Grappa et le soir venu nous serons inviter à souper dans une splendide demeure Toscane dont les premières pierres furent posées en l’an mille. Le lendemain matin aux premiers rayons de soleil, nous déjeunons copieusement et quittons notre nouvel ami pour aller rejoindre Siena que nous atteindrons en fin de journée.

la maison de notre hôte

le voici, salut à toi Alan

le réveil d'Isa (clown assis sur un ballon ou Pinocchio)
Après avoir laisser fermenter le raisin broyé durant deux semaines, le jus retiré donnera le Chianti, le résidu est...

...passé dans un pressoir et sera mis en fût de bois pour donner un autre vin. Une fois complètement vidé de son jus...

le résidu sec servira à la fabrication de la Grappa

 

Notre émerveillement est des plus grand quand nous entrons dans la cité, tant par sa propreté que par son architecture car la ville a été construite autour de cette fameuse place ovale en cuvette où tant de cavaliers de chaque quartier, avec une bandiera propre à ceux-ci, se disputent farouchement, 3 fois l'an, la victoire de cette surprenante course hippique (il Palio), toutes les petites ruelles décrivent un ovale autour de la  Piazza del Campo.

A la tombée de la nuit nous décidons de faire l’ultime montée de 2 kilomètres qui nous sépare du  seul camping et découvrons que celui-ci est fermé pour rénovation (ils ne pouvaient pas l’indiquer en bas de la montée non ) du coup nous voilà une fois de plus pris au dépourvu et obligés de parcourir une bonne heure de vélo avant de trouver refuge dans une Auberge de jeunesse...ouf.

Ce fut une joie pour Isa, qui redécouvrit à  50 ans ces auberges, lui donnant un coup de lifting par la même occasion et une révélation pour nous car le prix des campings italiens est vraiment excessif et ils sont souvent à la limite de la propreté alors que pour quelques Euros de plus vous vous retrouvez dans une chambre pour vous tout seul (25 Euros le camping et 28 Euros pour cette auberge de jeunesse)

Le soleil se lève et nous quittons Siena pour poursuivre notre diagonale en direction de ce qui sera notre 4ième mer, la Mer Tirrenéenne (à vos dicos). Les deux jours qui nous en séparent ne serons que montées et descentes et remontées et nous franchirons encore un col avant d’arriver dans le golf de Follònica où nous longeons la côte en direction du Parc Naturel de la Maremma. 

grève des étudiants de Siena (et de toute l'Italie) contre la loi Gelmini qui veut économiser 10 milliards d'Euro en trois ans dans le domaine scolaire la place ovale de Siena et son drôle d'horloge (voir dans la galerie photo) cette année c'est Isa qui gagnera le "il Palio"

Fait par l'homme, devinez de quoi il s'agit

clin d'oeil pour ma petite soeur Aurélia, j'en profite pour lui filer un gros bisou bien baveux (vous connaissez le panneau indicateur à gauche)

Chaque fois que nous arrivons à une nouvelle mer, ici la Tirrenéenne, bizarement cela se passe chaque fois sous la pluie

Durant le trajet, nous croiserons pour la deuxième fois de très jeunes prostituées africaines qui travaillent dans des conditions d'insalubrité incroyable sur chaque petit air de repos qui longe la route. A la sortie de Grosseto, une surprise de taille nous attend. La route que nous suivions se transforme sans autre en une semi-autoroute à deux voies sans bande d’arrêt d’urgence et vous n’avez aucune autre alternative que de l’emprunter sur plus de 100 kilomètres avant de retrouver une route normale.

Après avoir fait 30 kilomètres sur ce boulevard de la Mort où, malgré notre vigilance et notre comportement exemplaire, certains véhicules vous frôlent à plus de 120 kilomètres heure sans vergogne, nous pouvons enfin prendre une sortie qui nous accordera un moment de répi et nous permettra de découvrir la presqu’île du Monte Argentario.

Un vrai petit coin de paradis que voilà, hors saison touristique, avec l'Isola del Giglio en point de mire, le coin est splendide et désertique, seul le bruit de vagues et le chants des oiseaux viennent briser le silence qui règne ici. Le sapin et les arbres que nous connaissons si bien et que nous avons croisés depuis le début de notre voyage sont ici remplacés par les cyprès  et les pins parasol, l’odeur des figuiers se fait fortement sentir entre les embruns de la mer.

Le coin nous plait tellement que nous décidons de nous y arrêter pour nos deux jours de repos dans le seul petit camping que nous trouvons encore ouvert (il faut dire que nos journées se sont méchament racourcies, la nuit tombe maintenant à 17h30) Le rêve est de courte durée car le lendemain nous découvrons 5 kilomètres de plage désertique mais recouverte de déchets de toutes sortes et notre dégoût du comportement humain face à sa planète ne fait que de s’agrandir depuis notre arrivée en Italie. 

Porto Santo Stefano, une des jolies petites villes de cette presqu'île

nos premières olives, malheureusement encore immangeables

nous sommes très souvent les bienvenus

Autant nous avions considéré la France comme un pays irrespectueux de son environnement, autant nous avons l’impression que l’Italie est une vraie déchetterie à ciel ouvert. Pas un coin de plages propres, pas une seule route sans que ses bas cotés soient jonché de cannettes en alu et de bouteilles en plastique et déchets de toutes sortes, et, hoooo, grande surprise, l’Italie n’a pas encore banni les sacs plastique et continue à les délivrer à tout va à ses clients citoyens, sacs que nous retrouvons sur la plage ou sur le côtés des routes ou alors virevoltant avec le vent avant de finir dans la nature.

L’Italie est tellement sale que nous avons vraiment l’impression d’être déjà dans un pays sous développé d’Afrique, s'en est à un tel point dégoutant et révoltant que même l’amour qu’isabelle porte à ce pays est en train de disparaître petit à petit face à ce manque incompréhensible de respect envers la beauté naturelle de cette péninsule. Autant les Italiens sont maniaques de leur hygiène et de leur propreté au point de supprimer quasi tous les robinets des lavabos pour les remplacer par des commandes à pieds, autant ils en oublient la propreté de leur pays et son vraiment irrespectueux envers leur environnement malgré leur niveau éducation.

On se réjouit d’avance de découvrir l’Italie du Sud car tous les Italiens croisés nous disent tous la même chose : "Attention, le Sud est vraiment une région peu sûre et surtout très sale" (  à qui le dites-vous, cela nous fait bien rigoler d’entendre cela de gens qui vivent dans un dépôtoir et au lieu de sortir des lois pseudo écologiques débiles comme celle qui protège les chats domestiques abandonnés sous peine de 3 à 18 mois d’emprisonnement et une amende de 3’000 à 12'000 Euros à l’encontre des gens qui leur feraient du mal, vous feriez bien mieux de vous occuper un peu plus de vos prostituées et saisonniers de toutes sorte qui vivent et travaillent dans des conditions invraisemblables et d’éduquer vos citoyens face à leur déchets…

Heuuu vous là qui rigolez, méfiez-vous, cela arrive aussi petit à petit dans votre pays, ce n’est plus l’apanage des pays pauvres, la preuve, la Suisse n’est déjà plus ce qu’elle était de mon enfance, à croire que nous avons ratez l’éducation écologique de nos enfants ou l’insertion de nos immigrants qui ne savent toujours pas vraiment à quoi servent les poubelles que nous croisons partout dans nos villes et villages)

Dernier jour de repos avant d’aller affronter les 80 kilomètres restant de cette semi-autoroute, 7 heures 30 du matin alors que nous déjeunions tranquillement sous notre parasol en face du soleil levant, le ciel se couvre d’un coup et vire au noir, la luminosité disparaît tellement que les lumières du camping se rallument et soudain le ciel se déchaine à grands coups de tonnerres et d’éclairs puis la pluie commence à tomber gentiment pour devenir tellement violente que nous ne voyons à peine 10 mètres devant nous.

Nous restons sous notre parasol à contempler le spectacle quand soudain de l’eau ruisselle à nos pieds. Nous tournons la tête et nous apercevons que les collines qui nous entourent commencent à relâcher le surplus d’eau qu’elles n’arrivent plus à drainer. Par reflex nous avions posé notre tente sur le point culminant de la place réservée aux tentes (vous savez, toujours le plus mauvais) L’eau dévale les collines en faisant de petits ruisseaux tout autour de nous et filent en direction du bloc sanitaires. Les grilles d’évacuation sont petit à petit submergées et n’arrivent plus à gérer toute cette eau qui monte petit à petit dans le camping.

La pluie redouble encore noyant cette fois les sanitaires et les caravanes qui l’entourent, l’eau continue de tout envahir et la route disparaît elle aussi sous l’eau qui est montée sur plus de 30 centimètres de hauteur. La pluie redouble encore, se transformant en tempête comme pour laver son sol de toutes ces immondices et le vent se lève avec violence rendant notre parasol inefficace dans sa protection, nous nous regardons un court moment, quelque peu mouillés, nous demandant si ce n’était pas le moment de se mettre à l’abri quand soudain les boitiers électriques posés tout autour de nous se mettent à crépiter et cracher des étincelles de toutes parts avant de faire un bruit sourd et de se court-circuiter.

Soudain la pluie cesse aussi rapidement qu’elle avait commencé et tout redevient silencieux. Nous sommes contents d’avoir eu ce reflex de toujours choisir un petit coin en hauteur car nous n’avons eu que peu de dégât comparé à nos voisins, seul une bande de 35 centimètres de hauteur, composée de terre et de sable du à l’impact de ces énormes goutes de pluie dessine un bandeau sur notre tente et nos vélos-remorques. Zut, voilà que pendant notre dernier jour de congé, ils nous faut quand même travailler. Une heure plus tard tout est rentré dans l’ordre, nous pouvons enfin profiter du coin et nous reposer. A peine posés sur nos chaises, rebelote, même scénario et même bandeau de terre et de sable.

La nuit venue, peu avant le souper, réfugiés cette fois dans la buanderie afin de pouvoir souper en paix, l’histoire se répète nous imposant une journée de plus dans ce camping, aussi sale et peu ragoutant qu’il est cher, (camping où devrais-je plutôt dire "caisse à chats de luxe" vu la bonne trentaine de ces félins protégés qui font leurs besoins quotidiens tout autour de notre tente) ceci afin de tout re-nettoyer et de continuer notre route en direction de Rome, à 3 ou 4 jours de nous.

regardez jusqu'où est monté l'eau

campement de saisonniers sénégalais, une honte (ceci dit, eux, tous les matins  passaient nous demander si nous n'avions pas eu froid pendant la nuit alors qu'ils ont eu 50 cm d'eau durant la tempête)

regardez dans quelles conditions les étrangers doivent travailler pour mettre à jour le site... vraiment honteux

 

31 octobre 2008

En quittant le camping, nous avons à peine le temps de parcourir 500 mètres que nous découvrons un petit "chemin blanc" comme disent les Italiens (petit chemin non goudronné, souvent recouvert de graviers) Par instinct nous l'empruntons et quittons cette presqu'île en passant vraiment par un petit coin de paradis, un no-man's land qui s'étend sur plus de 7 kilomètres (comme une espèce de parc national), soit la longeur total de la 3ième digue naturel qui relie ce petit coin de terre au continent.

Les paysages que nous croisons nous feront penser à un décor de Walt Disney et comme par magie, juste avant de franchir le portail qui nous ramènera sur notre bien aimée semi-autoroute, un troupeau de biches surgit sur le chemin, s'arrête et nous regarde, complètement surpris de notre présence puis continue leur chemin comme si de rien n'était. Isabelle qui s'était arrêtée 5 mètres derrière moi profite de leur départ pour venir à mes côtés quand soudain une nouvelle apparition, celle du mâle, un beau cerf orné de ses bois qui suit le même manège que ses femelles avant qu'un gros bruit ne le fasse fuir et se réfugier dans le sous bois. Je tourne la tête du côté d'Isabelle et compris quel était ce bruit qui le mis en fuite.

Mon Isa était étalée de tout son long, face contre terre avec une grimaçe sur le visage en se tenant le genou droit, ce qui me fit me précipiter vers elle. Etait-ce le spectacle qui lui fit oublier le poids de son engin ou tout simplement le coup de frein sur le gravier qu'elle donna quand le cerf apparut devant nous? nous ne le serons jamais tant la chute fût rapide mais ce qui était sûr, et que je découvris en relevant son maillot de cycliste en dessus de son genou, au niveau de la rotule, c'est que celui-ci saignait de partout et qu'ils nous fallaient trouver le plus rapidement possible un coin où s'arrêter avant que l'hématome, déjà de la taille d'une mandarine, ne l'empêche de pédaler.

C'est ainsi que nous reprenons notre semi-autoroute  pour parcourir les 25 kilomètres qui nous séparent de l'endroi le plus propice pour se poser, quittant la région de la Toscane où le pain est sans sel pour des raisons historiques et où le peu de language que j'avais acquis n'avait plus cours dans ce coin car les "C" ne sont pas prononcés ce qui vous donne un "hoha-hola" à la place de Coca-cola.

Le vent toujours aussi violent, souffle sur notre côté droit par rafales de plus de 100 kilomètres heure et  joue avec nous comme des fétus de paille en nous pousse violement à grands coups de bélier en direction du centre de la chaussée. Afin de pimenter un peu la chose, à 10 kilomètres de la sortie prévue, le ciel se couvre de noir et une nouvelle tempête éclate. Nous voila complètement détrempés car nos pélerines ne peuvent rien contre cette pluie qui nous frappe presque à l'horizontale, elle est si dense que nous devenons presque invisible aux yeux des conducteurs qui nous frôlent de plus en plus jusqu'à ce que nous trouvions cette sortie avec un grand ouf de soulagement... Il était temps!

un "chemin blanc" à couper le souffle

petite vision féérique dans un coin de paradis sans homme

il a quoi de plus que moi pour faire tomber à la renverse ma petite Isa

Après avoir pris des renseignements dans la petite ville que nous avions choisie, nous apprenons que le camping de sa Marina est ouvert toute l'année. Nous avons fait le bon choix et c'est avec plaisir et soulagement pour Isa que nous parcourons les 3 derniers kilomètres de plus en plus doucement car elle ne pédale plus qu'avec la jambe gauche.

Nous sommes complètement surpris par ce que nous découvrons en nous rapprochant de la mer, une Marina complètement chamboulée et mise à sac par deux jours de tempête violente, des branches cassées de partout, des arbres arrachés et plus nous approchons de la plage et plus les rues sont recouvertes de sable.

Les tempêtes succesives ont été tellement violentes que la mer a redessiné entièrement la limite inférieure et supérieure de la plage, la poussant dans la rue principale qui longe le bord de mer et même parfois sur plus de 200 mètres dans les petites ruelles perpendiculaires. Nous trouvons enfin le camping, tout aussi dévasté, et apprendrons par son propriétaire désolé, tronconneuse à la main afin de couper les arbres déracinés, que la Protezione Civile,  qui a émis un nouveau bulletin d'alerte tempête pour les 24 heures à suivre,  lui on fait fermer son camping par mesure de sécurité et nous empresse de nous mettre à l'abri dans un petit hôtel.

Nous le quittons et partons malgré nous, mais obligés, en direction du seul hôtel encore ouvert. Après avoir comme à notre habitude marchandé le prix, (voilà le bon coté de voyager hors saison touristique, les prix marchandés deviennent très très interressants) Nous défaisons notre pactage et nous  nous installons dans notre chambre qui, au vue de la tête du genou d'Isabelle, et la tempête qui se lève alors que je vous écris, sera notre repère durant quelques jours.

la Marina dans tous ses états 

quand la mer se déchaine et ensable tout sur son chemin

où quand la nature se fait "Artiste"

En attendant la suite Romaine, enfin si on ne meurt pas noyés et si on survit au 55 kilomètres de cette semi-autoroute qu’il nous reste à parcourir…voici un petit calcul pour vous…

Sachant qu’il nous faut en moyenne 5 coups de pédales pour parcourir 10 mètres, combien de coups de pédales avons-nous du donner pour faire les 4'510 kilomètres déjà parcourus?  (les calculettes sont interdite Le ou la première à nous donner la bonne réponse gagne le droit de venir souffler sur le bobo d'Isa

question subsidiaire pour départager les vainqueurs... Vrai bobo ou comédie pour que je la dorlotte

 

9 novembre 2008

Après une journée complète de tempête où sous la puissance du vent de nouveaux arbres se sont pliés puis couchés au sol, et deux autres jours d’attente car le genou d’Isabelle refusait toujours de se plier (la réponse à la question subsidiaire était donc : Vrai bobo ) nous voilà donc repartis pour reprendre notre semi-autoroute et confirmer le dicton qui dit que tous les chemins mènent à Rome.

(Ceci dit, certains de ces chemins sont "veramente più pericoloso" que d’autres et celui que nous avons pris n’est, et de loin, pas le plus court car ils nous aura fallu donner 2'255'000 (deux millions deux cent cinquante cinq milles) coups de pédales pour y arriver) A peine posé dans cette auberge de jeunesse qui fut construite en 1930 pour y abriter les sportifs d’antan et ceux des jeux olympique de 1960, donc autant vous dire que vous vivez dans des conditions très spartiates, nous voilà partis à la découverte de cette cité ancestrale.

tout petit détail de la Chapelle Sixtine, et là vous avez encore rien vu après le balcon de Juliette, celui du Pape, lui par contre n'a pas qu'une personne agenouillée devant sa fenêtre... 500 ans d'histoire et toujours au poste

 

Autant Rome fût une grande Cité, autant fût grande notre déception car à l’exception du Vatican avec ses 12 musées et sa chapelle Sixtine sans oublier sa Basilique St-Pierre, qui sont de véritables chef-d’œuvre, les ruines romaines portent vraiment bien leur nom. Nous nous attendions à voir un petit morceau de l’histoire de l’homme et nous n’avons eu qu’un tas de pierres éparpillées au sol avec quelques fondations et petits murs sans aucun intérêt, comme le Colisée, quasi entièrement refait par l’homme moderne, un vrai faux sans intérêt, avec comme seuls panneaux explicatifs ceux indiquant le 1er étage, la sortie et les toilettes, et tout celà pour 13 euros (20 francs) par personne, du vrai foutage de gueule.

Comme le prix des Capuccini qui passent de 0,80 à 5’50 euros sans justification si ce n’est de pirater le touriste. (Pour ceux qui connaissent Lausanne, juste à côté du stade Pierre de Coubertin, vous avez des ruines romaines qui ressemblent vraiment à ce que nous avons découvert ici, ok, en plus petit, mais vous les aurez gratuitement, de plus, si vous montez à Pully, vous y découvrirez une villa romaine dans un état que même Rome n’en a pas et toc)

Coupole de la Basilique Saint-Pierre à Rome

en voilà encore un autre, mais pas plus, faut aller sur place pour la suite

J'ai enfin la preuve grâce à une vieille carte trouvée sur les murs du Vatican, Lac Lémanus et pas Lac de Genève... et toc (ceci s'appelle de la mésinformation car sur le mur d'en face, il y avait une autre carte avec marqué lac de Genève... alors, qui connaît la vraie histoire ?)
quand la manif anti-fourrure se colore

tout petit détail de ruines en ruine, celle de Rome

je ne sais pas quel voeu elle a fait en jetant sa pièce dans la fontaine de Trévi, mais elle à l'air heureuse de l'avoir fait

 Heureusement qu’il y a le côté humain avec ces rencontres et ces surprises pour rattraper le tout, comme par exemple la rencontre avec cette homme qui fut l'un des chefs cuisinier du Vatican ou comme le fait d'avoir été pris dans une manifestation anti-fourrure chinoise, (vous savez, ces fourrures de chiens écorchés à vif que l’on retrouvent sur une grande partie de nos habits de tous les jours, vous trouverez de cool vidéo sur internet) ou d'avoir débarqué par hasard sur la place du peuple (Piazza del Popolo) où les Romains fêtaient le 90ième anniversaire de la fin de la première guerre mondiale avec un faste tout italien.

Défilés et fanfares de chaque corps d’armées, sous-poudré par deux passages à très basse altitude de l’escadrille italienne d’aviation et la cerise sur le gâteau fut le concert d’Andrea Bocelli qui  fit oublier au millier de personnes rassemblée, le froid ambiant de la nuit et pour notre part dresser tous les poils de nos corps durant près d’une heure. Après 5 jours, nous quittons la ville avec la goutte au nez et le grand espoir que les ruines d’Herculanum ou celle de Pompéi sauront effacer le souvenir que nous avons des ruines en ruine de Rome.

fontaine du triton sur la place du même nom

quand le ciel porte les couleurs de l'Italie

moine bouddhiste en pleine oeuvre avec son pinceau dont la peinture coule grace aux vibration fait par un petit baton frotter sur les dentelures du manche du pinceau

17 novembre 2008

Cela fait déjà plus d’un mois et demi que nous sommes en Italie où le soleil et les bonnes températures de la journée nous ont fait oublier que nous étions déjà à la mi-novembre, presque en hiver, et malgré le fait que nous ayons gagné notre course contre la chute des feuilles de marronniers (facile, ici la plus grande partie des différentes essences d’arbres ont un feuillage persistant ) nos petites poses de plusieurs jours et notre insouciance ont eu comme effet que le froid nous a rattrapé petit à petit.

Ce n’est pas les 2° que nous avons connu en Allemagne, mais les 10 petits degrés du matin sont pénible quand ils sont accompagnés de la pluie et de l’humidité qui, petit à petit, gagne toutes nos affaires. La météo a carrément changé sans que nous n’en prenions vraiment conscience et après un mois de soleil radieux, le mauvais temps nous a pris au vol et ne nous lâche plus, comme le vent de face envers lequel nous luttons déjà depuis une dizaine de jours.

Deux semaines que le mauvais temps secoue cette région d’Italie où les inondations, les tempêtes et même une tornade défrayent quotidiennement les chroniques des journaux et nous accompagnent depuis que nous suivons la côte ouest italienne, mais qu’est ce que deux semaines de mauvais temps face à ce que nous vivons chaque jour, tout ce que nous apporte notre voyage, que de rencontres et de beautés déjà vécues, des moments d’amitié et de surprises où chaque jour qui passe est différent de celui qui le précède et de celui qui le suivra.

Notre vie est devenue tellement surprenante et imprévisible que nous n’avions même pas pris conscience que le temps filait et que cela fait déjà plus de 6 mois que nous la vivons. 6 mois qui ont filé si vite que nous avons vraiment l’impression de l’avoir commencé il n’y a que quelques jours, seul les différents réflex acquis (comme la faculté de pouvoir  considérer chaque endroit où nous nous arrêtons comme notre maison) trahissent véritablement la durée de notre périple, quoi que, à bien y réfléchir, nos habits aussi, car même les nouveaux habits achetés il y a à peine deux mois ne sont déjà plus à notre taille, pas le temps d’user le pantalon ou le slip qu’on flotte dedans et pas facile avec le vent contraire de ces derniers jours, ca fait parachute 

Bocelli Andréa, où le maître en pleine action

nous avons retrouvé les tables et les chaises qui volaient pendant la manifestation estudientine de Rome, Piazza Navona.

 

Alors que nous continuons notre progression en direction du Vésuve, nous traversons le parc national del Circeo et nous nous attendions à un paysage paradisiaque aux vues des photos découvertes quelques jours auparavant.

Notre joie fut de très courte durée car l’homme étaient passé par là, oubliant comme il se doit ses déchets, et la langue de sable qui se détache du continent le rejoint  à nouveau 5 kilomètres plus loin en mourant au pied d’une belle falaise, cette bande de sable si prometteuse, bordée d’un côté par un petit marais salé et de l’autre par la mer, c’est tout simplement transformé en villégiature pour hommes d’affaires et industriels en tout genre, les villas collées les une aux autres.

Parfaitement clôturées de toute part  par de hauts remparts, surprotégées par des chiens et des caméras en veux-tu en voilà, n’interdisant pas simplement l’accès aux plages mais masquant carrément le paysage, vous entendez la mer sans pouvoir la voir, ici la loi protégeant le littoral et l’accès aux plages est simplement bafouée, détournée sûrement à coup de liasses de billets, faisant d’une beauté de la nature une propriété pour riches sans scrupule et inbus d’eux même.

Alors que nous avions déjà vécu une grande désillusion concernant les patrimoines de l’humanité qui ne sont en grande partie que du Business ou des attrapes nigauds, voilà maintenant que nous découvrons les attrapes couillons sous forme de ruines en ruine ou de pseudo parcs nationaux qui ne sont plus que le pâle reflet d’une image que seul un bon photographe, qui aura trouvé le seul endroit et le seul angle qui donne l’illusion d’un paradis terrestre, peut immortaliser sur papier glacé. (celui là était dans un avion et assez loin pour qu’on ne voie pas toutes ces constructions) (oupsss, je viens pour une fois de me relire et j’ai presque l’impression d’avoir chopé la rage, je vais essayer de finir ce chapitre plus sereinement, Zen Maquelin, reste Zen, écoute un peu de Trash métal et ça passera )

Nous sortons très heureux et comblé d’avoir visité un si bel endroit et partons nous réfugier dans un très beau Bed & Breakfast car avec ce temps si agréable, isabelle a attrapé avec plaisir une grosse crève bienfaisante (c’est vachement plus zen, mais vachement plus faux cul non?) accompagnée d’un gros "rube" (non, pas de cerveau, n’oubliez pas, elle est blonde… Je sens que ca va mal finir pour moi sur ce coup là )

voilà, maintenant que nous savons que nous n’allons plus courir derrière les attrapes nigauds et couillons en tout genres (zen Maquelin) et nous concentrez plutôt sur le côté humain et sur nos connaissances du monde et de ses beautés, nous nous réjouissons par avance de ce que va nous réserver notre nouvelle manière de voyager, voyager sans but précis, au petit bonheur la chance.

Ps ces petits coups de gueules et les récits que nous faisons des lieux que nous visitons ne sont que des impressions personnelles et ne sont pas à prendre au pied de la lettre, vous avez largement le droit d’aller vous faire pigeonner à Rome et de trouver les ruines en ruine grandioses, tout le monde a le droit d’être un stupide touriste…pour les autres, ne manquez pas le Vatican, il faut le faire une fois dans sa vie (à faire dans l’ordre pour un plaisir total, un jour pour les musées, et un jour pour la chapelle puis la basilique) et pour le café, déplacez-vous de quelques rues, vous savez, celle où l’on ne voit plus de touriste et où l’on trouve un Capuccino à un prix normal.  La suite si je survis à la vaccination antirabique…

22 novembre 2008

Les 3 jours nous séparant de Napoli furent très intenses, autant par les paysages que nous traversons car la végétation ambiante a vraiment changé et nous donne enfin cette impression d’être loin de ce que nous connaissons, autant par la pénibilité du trajet car Isa m’a filé sa crève et nous voilà tous les deux à pédaler avec de la fièvre et à expectorer de tous nos poumons dans les montées. Nos journées aussi sont complètement chamboulées par l’horaire d’hiver et le temps de luminosité journalier qui à fondu comme neige au soleil.

Celui-ci ne se lève plus qu’aux alentours de 7 heures pour complètement disparaître à 16 heures 30, nous plongeant dans la nuit dès 17 heures, ce qui nous imposent de chercher un endroit où dormir en début d’après midi, racourcissant sérieusement notre temps de pédalage et du coup les kilomètres que nous pouvons parcourir en une journée. Fini les 85 kilomètres par jour, maintenant si nous arrivons à en parcourir 50, nous sommes contents.

De plus, le manque de luminosité nous pose le problème des soirées interminables car il faut vite se faire à manger avant que le soleil ne se couche et quand le repas est terminé, au alentour de 18 heures, il faut patienter dans la pénombre, car nos campements sauvages et non autorisés, tout comme pour notre sécurité, nous obligent à être discrets, du coup pas de possibilité d’avoir une puissante lumière pour luter contre le manque de mélatonine qui petit à petit nous donne une envie de dormir, ne pas aller se coucher avant 22 heures, tenir le coup afin de ne pas se coucher trop tôt et se réveiller à 4 ou 5 heures du matin.

Nos campements sur les plages désertiques nous procurent toujours autant de plaisir, cette tranquillité, ce silence si rare qui n’est bercé que par le bruit des vagues venant s’échouer à nos pieds, le lever et le coucher du soleil que nous contemplons tous les deux, seuls au monde, main dans la main comme au premier jour avec comme seul hic, au petit matin, la piqûre du froid car depuis quelques jours un vent du nord nous apporte des petits matins à 4° que même le beurre en devient tout dur.

nous profitons souvent des infrastructures touristiques qui sont fermée l'hiver pour y faire nos campements sur le bord de la plage

ou du couvert des restaurants fermés pour cause de non touriste, cool

quand le soleil nous offre de somptueux tableaux à l'heure du souper en jouant avec les nuages

 

Notre arrivée à Naples fut encore plus dangereuse que dans la capital, ici la voiture règne, les italiens du Sud se servent de leur voiture comme parapluie ou parasol, (c’est eux qui le disent) le moindre petit trajet se fait en voiture, une main prise par le téléphone portable et l’autre vissée sur le klaxon, la plus grande partie du parc automobile est cabossée de partout, souvent même les rétroviseurs sont soit explosés ou simplement rabattus contre la voiture par leur propriétaire afin de les garder intacts, vous laissant imaginer que votre progression va être des plus épique dans cette masse en mouvement.

Ici le chant des oiseaux n’a plus court, il est remplacé par une symphonie de klaxons en furie, ici l’on klaxonne pour tout et rien ou simplement pour se détendre du stress des bouchons interminables, ici le vélo n’est rien et malgré nos prouesses et nos slaloms, nous manquons de peu de nous faire écraser à plusieurs reprises par ces fous qui vous coincent contre les glissières ou vous coupent tout simplement la route sans aucune vergogne. Ici la ligne médiane ou la double ligne blanche ne veulent rien dire, rien dire comme les feux rouges ou les priorités, ici on se parque en deuxième ou troisième file et le nec est simplement de se parquer sur les passages pour piétons.

C’est dans cette ville que nous comprenons pourquoi l’Italie est en tête des morts sur la route et c’est pourquoi, malgré les jolies ruelles très étroites de son centre historique et ces fabriquants de santons de Noël qui sont reconnus dans le monde entier, nous la quittons après y avoir passer qu’un jour malgré le fait que beaucoup d’Italiens du Sud considèrent Napoli comme une des plus belles villes du monde, pour notre part, une ville restera toujours une ville et celle-ci est vraiment trop bruyante et stressante pour nous, malgré les bons contacts humains que nous auront eu et qui finissent toujours par un "faites très attention à vos vélos et vos affaires, même cadenassés, ne les quittez jamais des yeux".

(petite parenthèse concernant le soit disant musée national d’archéologie, soit disant le plus grand d’Europe… Evitez-le, vous économiserez 10 euros… Dommage car les mosaïques romaines d'Herculanum et Pompéi sont vraiment d’une beauté et d'une finesse à couper le souffle mais vous devez sûrement pouvoir les voir sur internet)

Nous quittons Napoli en longeant le fameux et non moins connu Vésuve qui du haut de ses 1281 mètres surplombe la ville bruyante (j’espère qu’il ne se réveillera jamais car malgré deux exemples très connus, Herculanum et Pompéi, la cité et celles avoisinantes sont vraiment posées au pied et sur les flancs du volcan) puis nous longeons les baies et falaises en luttant contre la pluie et un vent violent qui gonffle nos pélerines comme des parachutes et nous arrête presque rendant le chemin qui nous mène à Sorrento très difficile.

Après une dernière montée de plusieurs kilomètres qui fini de nous nettoyer les poumons, nous nous posons dans une auberge de jeunesse grand luxe (là j’arrive pas à comprendre comment un hôtel 4 étoiles avec thermes peut faire partie des auberges de jeunesse) www.ulissedeluxe.com  où nous pourrons nous reposer quelques jours (mmmmm, therme, bain turc et massage shiatsu rien que pour effacer les efforts et souffrances de ces derniers jours, pis non, rien que pour fêter notre 5022ième kilomètres, na ) et décider de la suite de notre itinéraire tout en tranchant enfin laquelle des deux villes détruites par le Vésuve nous visiterons.

c'est le long de ces falaises que nous allons nous faire shiatsuser, pas mal hein

Vous voilà au fait de nos dernières péripéties, de nos derniers coups de gueules et désillusions, et de nos derniers bobos ou levés de soleil en amoureux, ne nous restent plus qu’à vous remercier pour vos petits messages sur notre livre d’or et vous féliciter pour votre persévérance à nous suivre et nous lire alors qu’il y a peu j’avais horreur d’écrire et me voilà maintenant transformé en journaliste autodidacte, à pondre des pages et des pages sans jamais savoir si ce que j’écris est intéressant ou non, sans savoir vraiment ce que vous aimeriez lire ou savoir, sans connaître vos attentes et vos désirs, alors si vous avez des suggestions ou critiques, je suis plus que preneur.

Et n’oubliez pas que si vous désirez avoir comme fond d’écran une des photos de notre galerie, il vous suffit de nous envoyez un petit e-mail avec le nom de la galerie, un résumé du texte qui accompagne la photo ainsi qu’un bref descriptif de celle-ci et vous la recevrez par retour d’e-mail. Au plaisir de vous retrouver dans quelques jours ou semaines, enfin si ont survi aux massages shiatsu  (youpiii, chuis à jour avec le site)

Ps J'ai un super cousin qui m'a parlé d'une super combine pour se protéger des visites nocturnes quand vous dormez sous tente, mais j'ai pas encore tout les détails techniques, promis juré, déès que je les ai je vous mets le tout sur la page technique...(çà c'est juste une manière de lui rappeler qu'il doit m'envoyer un tit croquis)

 

2 décembre 2008

Si celà ne s’appelle pas de la malchance, alors je ne sais pas comment nommer ce qui nous arrive… Après avoir pris la décision de nous arrêter à Sorento afin de prendre nos quelques jours de repos bien mérités tout en profitant de ses eaux thermales et de son centre de bien être (SPA) et bien voilà qu’à peine arrivés, nous apprenons que celui-ci va fermer durant une semaine pour son grand nettoyage d’hiver.

Nous avons juste le temps d’en profiter une matinée et de recevoir notre première séance de shiatsu que tout ferme. Le lendemain afin de m’occuper un peu l’esprit, je plonge sur mon ordinateur et passe ma journée à écrire et trier les photos pour mettre à jour le site et après 8 heures de boulot, au moment d’appuyer sur le bouton ENTER pour tout mettre en ligne, paf, l’ordinateur d’un coup s’éteint et refuse désespérément de se rallumer.

Le jour suivant, Isa et moi démarchons tous les magasins d’ordinateurs dans l’espoir de trouver notre sauveur, celui qui de ses doigts magiques, pourrait redonner vie à ce qui est devenu la mémoire de notre voyage. Peine perdue car à trois reprises nous avons reçu la même réponse, trois même phrases qui tuent directement dans l’œuf notre espoir et sectionnent net le file d’Ariane qui nous relie à nos enfants. L’est foutu votre pc, faut en racheter un.

Nous retournons à l’hôtel complètement déçus et dépités, la tête pleine de points d’interrogations. Au petit matin, après trois jours de pluie diluvienne et de vent à vous décorner un bœuf, nous sommes réveillés par la lueur du soleil qui s’est enfin décidé à sortir de sa cachette, ce qui nous pousse à remonter sur nos vélos et profiter de cette accalmie  pour partir à la découverte des ruines de Pompéi et de la côte Amalfitaine que les Italiens décrivent comme la plus belle du monde.

Devant Pompéi la morte

détail de ses passages pour piétons

et de ses ruelles

Haaa Pompéi, ses ruines sont un vrai instantané vieux de près de 2'000 ans, il ne manque que les toits et les habitants, mais l’impression laissée par toutes ces ruines et ces détails nous ont vraiment fait voyager dans le temps. C’est bien la première fois que nous ne sommes pas déçus de suivre une voie touristique.

Nous poursuivons cette visite par 2 jours d’efforts pour parcourir la totalité de la Costiera Amalfitana, sous un soleil radieux, 2 jours de sueur et d’émerveillement devant ces paysages à couper le souffle, paysages qui paraissent avoir été taillés à grands coups de hache, afin de rejoindre le village suivant qui est lui aussi posé à flanc de coteaux, au bord d’une mer turquoise, suivre une petite route qui s’accroche à la falaise et serpente suivant la découpe de la côte en vous faisant faire continuellement du yo-yo entre la plage et le sommet de ces vertigineuses falaises.

Une vraie torture pour nos muscles mais un réel émerveillement pour les yeux, émerveillement d’autant plus intense car nous faisons le chemin à petite vitesse avec nos vélos, pouvant nous arrêter à tout moment et se poser sur le parapet qui longe  la route et plonger notre regard 200 mètres plus bas et profiter pleinement de cette sensation qui s’offre à nous. Autant il faut se méfier des Italiens quand ils vous donnent une distance à parcourir car très souvent vous en parcourez facilement le double ou le triple, autant cette fois ils ne se sont pas trompés sur la beauté de ces lieux classés Patrimoine Mondial.

Positano sur la côte Amalfitaine

dur pour les molets mais bon pour les yeux

une mer si proche et si compliquée d'axcès

Arrivés dans le Golf de Salerne, qui lui reste bien plat au niveau de la mer, nous le longeons sagement permettant à nos mollets et nos cuisses endoloris de récupérer un peu, toutefois ce plat nous permet d’avaler un bon paquet de kilomètres avant qu’un gros mur noir ne se dresse devant nous en nous indiquant qu’il nous faut nous dépêcher de trouver un abri. Malheureusement la région est plutôt désertique et tous les campings que nous croisons sont fermés faute de touristes.

Le mur noir arrive bien plus vite sur nous que nous l’aurions aimé et le ciel se déchaîne sur nos têtes. Le vent est tellement violent que malgré les trombes d’eau qui s’abattent, nous devons nous débarrasser de nos pèlerines de pluie qui se gonflent comme des parachutes en vous donnant l’impression qu’une main géante se pose sur vous et vous pousse en arrière. Une heure plus tard, nous échouons dans le petit village de Paestum ou trône fièrement le temple de Neptune, vieux vestige grec, et trouvons enfin notre abri dans un petit hôtel où nous passons toute la soirée, enfermés dans la salle de bain à essayer de faire sécher nos affaires avec le sèche cheveux accroché au mur.

La tempête s’est calmée et la pluie diluvienne s’est transformée en petite bruine, et au petit matin c’est en zigzaguant entre les branches cassées qui jonchent le sol que nous reprenons la route. Pas le temps de parcourir 3 kilomètres qu’une barrière nous barre le chemin… la tempête fut si violente qu’elle a tout emporté, même le petit pont qui traversait le cours d’eau, nous imposant un large détour pour rejoindre l’autre rive.

Nous avons à peine le temps d’arriver sur l’autre rive que la petite bruine du matin commence gentiment à devenir de grosses gouttes, puis le ciel passe du gris au noir. Nous voilà à nouveau obligés de trouver rapidement un abri. Ce n’est que 30 minutes plus tard que nous arrivons dans une petite ville au bord de la mer où nous cherchons désespérément de quoi nous mettre à l’abri avant la tempête. Peine perdue car après avoir traversé dans tous les sens cette petite bourgade sans rien trouver d’ouvert, nous échouons devant l’auberge de jeunesse, elle aussi fermée.

C’est le moment que choisit Isabelle pour laisser sortir sa rage par un grand cri venu du fond de ses entrailles. L’adage qui dit qu’il ne faut jamais garder les choses au fond de soi et les sortir c’est avéré cette fois encore juste car le cri d’Isabelle à fait s’ouvrir une fenêtre de l’auberge et sortir la tête de la propriétaire qui nous voyant complètement détrempés, se dépêche de nous ouvrir l’auberge le temps que la tempête se calme…ouf ! Durant le restant de la journée jusqu’au moment de notre départ, le lendemain matin, l’auberge nous appartient, rien que pour nous tout seul 

8 décembre 2008

Quelques jours auparavant un cycliste croisé pendant que nous faisions de la montagne russe sur la côte amalfitaine, nous avait dit de ne surtout pas manquer celle qui longue le parc national du Cilento, lui aussi classé patrimoine mondial, selon lui elle était encore plus belle et sauvage, et c’est sur ces paroles que nous quittons notre auberge et filons tout droit vers cette route si prometteuse.

Haaa le petit monstre, il ne nous a pas précisé que la route à faire était encore plus dure, voir infernale avec certaines de ses pentes à plus de 15% d’inclinaison, et malgré la vitesse prise avant ces horribles montées et notre position de danseuse sur nos vélos, la montée est tellement raide qu’elle vous stoppe après quelques mètres parcourus, vous imposant de mettre un pied à terre, et malgré le fait que vous soyez crispés sur vos deux freins, la pente est tellement abrupte que le poids de la remorque fait crisser vos pneus sur le goudron et vous tire en arrière, vous obligeant cette fois à sauter du vélo et essayer de stopper le tout en posant la remorque sur son pied.

Une fois la frayeur passée, nous nous mettons à deux pour pousser un vélo au sommet de la côte, puis redescendons chercher l’autre, le plus lourd, et avec toute la peine du monde, car nos chaussures de cyclistes glissent sur le bitume, nous le montons lui aussi au sommet avant de nous écrouler à coté de nos engins, le visage rouge écarlate et les poumons en feu… Vive le sport 

voilà une petite maison qu'il nous plairait d'avoir 

tous les villages sont agrippés à la falaise

je sais, sans interêt, mais j'ai craqué, trop mignon non ?

 

Ces montées suivies de ces descentes qui vous amènent au pied d’une autre montée ont duré trois jours, trois jours de folie où malgré le peu de kilomètres que nous faisons quotidiennement, nous arrivons en fin de journée complètement épuisé et fourbu, et pour pimenter la chose, notre morphologie a tellement changé au cours des mois précédents que nous avons du changer nos selles il y a peu de jours, et malheureusement elles ne se sont pas encore formées à nos fesses.

Où disons plutôt que nos fesses ne si sont pas encore habituées et la pression exercée durant ces montées et tellement forte que cela a fini de réveiller le furoncle qui jouait à cache-cache depuis plusieurs semaines, le faisant cette fois grossir comme une pièce de 5 francs ( heuuu, pour les européens et Cie, pour vous donner une idée de la grosseur de la chose, imaginez un œuf de poule) du coup chaque coup de pédales, me fait souffrir (bizarre, tu pousses avec les pieds et t’as mal au cul )

Au bout du troisième jour je déclare forfait à la sortie de la petite Marina Di Camerota, juste devant une montée d’une 20aine de kilomètres, la dernière avant le Golf de Policastro. Vu le peu d’heures de luminosité que nous avons par jour, nous faisons demi-tour et nous arrêtons dans le seul petit bar ouvert afin de trouver le meilleur tuyau pour s’arrêter et prendre le temps de panser, en pensant à tout ce qui nous pose actuellement un problème, ce gros œuf mal placé et la perte de notre ordinateur.

On dit que la nuit porte conseil, pour ma part je dirai plutôt que c’est la longue discussion que nous avons eue et qui nous a tenu éveillé une bonne partie de la nuit, qui nous a mis devant le fait accompli. Je ne peux continuer d’ignorer ce furoncle et prendre le risque que ses staphylocoques dorés se propagent dans mon organisme au risque de me provoquer une septicémie, quant à l’ordinateur, pas vraiment le choix non plus, il est le lien entre nous et nos enfants et la mémoire de notre voyage.

Le lendemain matin, après avoir parlementé avec notre hôte, elle accepte de nous faire un bon prix si nous restons plusieurs jours, et nous décidons de nous arrêter ici le temps de soigner mon furoncle à coups de grosses doses d’antibiotiques (euhh oui isa, vive ta valise de premiers secours ), en espérant lui régler définitivement son compte et m’éviter ainsi d’aller me le faire enlever à l’hôpital, et de profiter de cette pose obligatoire pour commander un ordinateur en Suisse et nous le faire livrer car ceux d’ici sont bien plus chers et n’ont pas le même clavier que le nôtre, du coup même pas les mêmes lettres et le temps que le vendeur se fasse livrer un ordinateur portable avec un clavier QWERTZ est bien trop long.

Paestum et l'un de ses temples grecs

petit coucher de soleil sur une mer démontée

et hop, encore un, rien que pour vous donnez envie

La suite prévue, une fois réglé ces petits problèmes, c’est de filer le plus rapidement vers la Tunisie qui se trouve à 3 ou 4 semaines de vélos car malgré les 15 à 20° la journée, les nuits sont devenues froides et l’hiver a laissé sa trace sous forme de neige sur les sommets qui nous entourent. Un seul petit arrêt est prévu sur les flancs du fameux volcan nommé Stromboli qui est actuellement en forte éruption.

Voilà, la suite de notre aventure si nous ne cramons pas en faisant griller nos cervelas (petites saucisses) dans les coulées de laves de celui-ci 

20 décembre 2008

Nous voilà passés de globecycleur à lions en cage tournant indéfiniment en rond car après 10 jours de repos durant lesquels les antibiotiques ont eu l’effet escompté et ont, à première vue, eu raison du furoncle (ouf), nous apprenons malheureusement que l’ordinateur que nous avons commandé n’est plus livrable et nous voilà du coup obligé d’en recommander un autre modèle et d’attendre plusieurs jours qu’il nous soit livré et malgré les 34 euros de frais pour un envoi express.

Voilà maintenant 7 jours qu’il est parti et que nous l’attendons, 7 jours que nous tournons en rond dans notre chambre à cause du mauvais temps qu’il fait. 40 ans que l’Italie n’avait pas eue autant de pluie, et en un mois il est tombé 2,5 fois plus d’eau que la normale et toute cette pluie a eu pour effet de mettre sans dessus dessous tout le pays en faisant déborder les rivières et les fleuves, causant d’innombrables affaissements de terrains et éboulements de pierres et de boue.

Au Nord c’est près de 4 mètres de neige qui sont tombés sur certaines régions en quelques jours et dans la notre, c’est des pans de falaises qui s’affaissent et des blocs de pierres de plusieurs 10 aines de tonnes finissent leur course en défonçant comme une feuille de papier le bitume des routes en s’enfonçant tellement profondément dans celui-ci qu’ils vont jusqu’à sectionner les canalisations d’eau qui se trouvent dessous et nous voilà courant dans tous les magasins pour trouver des bouteilles d’eau afin de pouvoir cuisiner et nous abreuver.

L’Italie panse ses plaies et compte ses morts.

Isa où le remake  du Titanic

quand la mer se déchaine, les méduses s'échouent sur la plage

la petite Marina Di Camerota

 

Vous allez nous dirent qu’il faut regarder la chose positivement et nous dire que nous avons la chance d’être bloqués dans notre petite chambre et de se retrouver sous un toit durant ces jours de déluge, mais malgré notre coté positif, cela est au-dessus de nos moyens, au propre comme au figuré car notre calcul de faire des économies en achetant un ordinateur en Suisse s’est retourné contre nous et chaque jour qui passe nous coûte deux fois notre budget prévu.

Le bon plan à 800 euros c’est transformé en un plan foireux qui se monte actuellement à 1'200 euros, et c’est sans compter les jours qui nous passent sous le nez, ces précieux jours où la température est encore supportable et vivable, 10 précieux jours de perdus qui nous rapprochent du froid de l’hiver et qui raniment en nous le pénible souvenir de ces terribles jours de froid que nous avions traversés en Allemagne et qui nous avaient gelés jusqu’aux os.

Le coté psychologique joue aussi contre nous car après plus de 7 mois de vie nomade où votre jardin est aussi vaste que le monde et où la voûte céleste vous sert de toit, se retrouver cloîtrés entre 4 murs et ce malgré le plaisir que cela vous apporte les premiers jours du fait de ne plus se poser la question de où dormir ce soir et de ne plus se préoccuper du temps qu’il va faire, commence à devenir insupportable, d’autant plus que notre petit appartement n’a pas de chauffage et que le froid et l’humidité nous poursuivent 24 heures sur 24 et malgré la beauté de la région de la Marina Di Camerota que nous fait découvrir notre guide Monica, la fille de notre hôte, il nous tarde vraiment de recevoir le colis et de retrouver notre liberté en chevauchant nos vélos.

Monica notre guide improvisé qui nous fait découvrir les beautés de la région

fleur de l'agave, la plus grande fleur du monde

et hop, encore un tit détail de la marina

Notre patience étant à bout, nous lançons un sms à la personne qui s’est occupée de l’envoi pour savoir où notre colis se trouve, vu qu’il est traçable sur Internet. La réponse nous ramène à la triste réalité de ce monde car la dernière trace connue est datée du samedi 13 décembre en soirée, date à laquelle notre colis a traversé la douane entre la France et l’Italie, et comme ces deux pays n’ont pas  de système en commun, comme tout le reste de l’Europe du reste, notre colis devient invisible une fois une douane passée.

C’est beau l’Europe, vraiment un beau projet, où à chaque changement de pays vous êtes obligés d’adapter vos fiches aux prises de celui-ci, où il vous faut changer la puce de votre téléphone portable sous peine de payer des sommes astronomiques en roaming, où un paquet devient invisible dès qu’il franchit une frontière.

Cela me conforte vraiment dans ma position envers l’Europe, actuellement elle n’est faite que pour enrichir les Businessmen sur le dos des simples citoyens que nous sommes. Pour en revenir à notre ordinateur, voilà donc 7 jours qu’il se balade en Italie alors qu’il en faut 5 à un paquet normal pour traverser le pays. Nous sommes nous arrêtés dans le coin le plus perdu de l’Italie ou est-ce que notre colis aurait, comme l’Italie nous y a habitué, été tout simplement subtilisé en chemin ?

Je crois que je vais lâcher la plume pour aujourd’hui car le temps est au gris et doit très certainement teinter mes pensées et me faire broyer du noir. Dur dur la captivité…

22 décembre 2008

ENFIN… nous l’avons reçu hier notre petit pc, juste assez vite pour que je le configure et que je me connecte pour vous envoyer la mise à jour prévue fin novembre. Nous allons rester ici encore 24 heures afin de rassembler nos affaires et vous mettre une mise à jour de Noël J la mise à jour du mois de décembre complet qui vous permettra de patienter jusqu’à la suivante.

Pour notre part, nous enfourcherons nos vélos le mardi 23 pour la grosse côte qui nous attend. Le 24, nous devrions nous retrouver sur un petit bout plat qui j’espère aura la faculté de redonner du baume au cœur à Isa qui souffre de passer son premier Noël sans ses enfants, un Noël sans sapin et guirlandes, sans cadeau et convives, son premier Noël de globecycleur, à pédaler sur les petites routes d’un monde qui à notre échelle nous parait bien vaste.

Voilà vous savez tout, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un joyeux Noël, d’excellentes fêtes de fin d’année et que 2009 réalise tous vos voeux.

pleins de bisous à vous de nous pour passer de belles fêtes

et en sus, un petit lutin de Noël pour qu'il réalise tous vos souhaits en 2009

La suite si vous survivez à tous vos excès 

 

4 janvier 2009

Après un arrêt imposé de 21 jours à la Marina Di Camerota dans une des pensions de la famille Mea qui nous a vraiment fait un prix d'ami www.alvecchiofrantoio.com où nous en avons profité pour nous reposer et découvrir enfin le secret des olives, (après avoir essayé désespérément durant plus de deux mois de les cueillir sur les oliviers croisés et tentés de les goûter pour la ixième fois, les essais se finissaient toujours de la même façon, avec une grimace horrible sur le visage suivi d’un gros crachat et d’un beurk venant du fond du cœur.

Nous ne savions pas que les olives, après leur cueillette, sont directement plongées durant près de 6 mois dans de l’eau salée afin de les adoucir de leur âpreté et les rendre ainsi si bonne à manger) nous voilà enfin partis pour le Golf Di Policastro.

Dur, très dur furent les 15 kilomètres de montée qui nous permis de le rejoindre, surtout après tant de jours de repos où les muscles bien reposés sont directement mis à rude épreuve après à peine 500 mètres d’échauffement, et les deux jours suivants furent du même acabit, nous faisant prendre la décision de nous arrêter quelques jours dans la très jolie petite ville de Diamante où beaucoup de murs extérieurs sont de beaux tableaux peints à même la pierre, afin de reposer nos cuisses qui nous font souffrir comme aux premiers jours de notre voyage.

C’est dans cette petite ville que nous découvrons que les Italiens fêtent l’arrivée du petit Jésus et la Nouvelle Année à grands coups de pétards dont certains font même trembler les vitres de notre chambre tellement ils sont puissants. L’Italie du Sud est vraiment belle et les paysages croisés nous font un peu oublier la pénibilité du terrain car le Sud est vraiment bosselé et montagneux, un peu comme notre Jura, mais en plus sec. 

nous croisons souvent de très beaux villages

rien que pour vous donner envie

une manière de ceuillir facilement les olives, attendre qu'elles tombent toutes seules dans le filet au sol

 

L´hiver cette fois nous à bel et bien rattrapé et les nuits sont devenues vraiment très fraîches et la pluie nous complique encore plus la chose et nous oblige à dormir sous un toit et le peu d’heure de luminosité journalière nous empêche de faire des rencontres et de se faire héberger, nous imposant de trouver des toits payants et comme la plus grande partie des hôtels sont fermés, le petit nombre qui sont restés ouvert ou les Bed and Breakfast vous proposent des chambres très souvent dans un état pitoyable à un prix démentiel malgré nos marchandages.

Sans parler des petits déjeuners compris dans le prix qui sont souvent composés d’un seul café et de petites biscottes, le style de collation qui ne vous tient pas longtemps dans l’estomac quand vous pédalez et quand je dis café, je devrais plutôt dire un jus de chaussette ou café américain comme ils l’appellent dans le coin. (moi je vous le dis, depuis que l'europe est passée à l'Euro, la suisse est devenue bon marché et les touriste on en bien plus pour leur argent)

Affin d’éviter les gros axes routiers et leurs lots de chauffards, nous empruntons souvent les petites routes côtières qui nous laissent  pédaler plus sereinement et dans des paysages bien plus attrayants en nous permettant de traverser de jolis petits villages mais qui sont souvent dans un état épouvantable voir carrément fermées depuis plusieurs semaines à cause des tempêtes de ces derniers mois et du coup nous faisons passablement de détours ce qui, malgré les kilomètres parcourus, nous donne l’impression, quand nous notons sur la carte notre trajet et nos arrêts, de ne pas avancer vite, comme si l’Italie était sans fin.

Malgré la beauté de ces régions, nous avons hâte d’arriver en Sicile où nous espérons trouver des températures plus clémentes, un climat moins pluvieux et surtout des prix plus raisonnables. 

très souvent nous avons croisés

des routes complètement détruites par

les tempêtes et les rivières en crues

 

Après dix jours nous arrivons enfin en face de l’Ile, dans la petite ville de Villa St-Giovanni d’où partent les ferry pour la traversée mais nous apprenons sur place qu’il ne faut surtout pas râter Reggio Di Calabria 15 kilomètres plus loin d’où nous pouvons aussi, selon les autochtones, embarquer pour la traversée.

Au petit matin, comme nous avons entendu dire qu’il y avait un magasin de vélos où ils avaient tout, nous décidons de filer pour faire cette visite et passer dans cette caverne d’Ali Baba pour vélo. Mais qu’est ce qui nous a pris de ne pas se fier à notre première idée de traverser directement car la visite de ce soit disant coin à ne pas manquer nous a vraiment laissez sur notre faim, comme ce paradis pour cycliste qui n’est qu’un petit magasin un peu plus fourni que les autres mais qui n’a pas ce que des cyclistes comme nous, ont besoin.

Déçus, nous partons pour le port et pour ne pas arranger cette journée, nous apprenons après 30 minutes d’attente que ce bateau ne transporte que des passagers et l’accès pour nos remorques y est impossible, du coup on nous dit d’aller voir la deuxième compagnie de navigation qui se trouve de l’autre côté du port et cette fois encore on nous refuse avec le prétexte que ces navires ne sont que pour les camions en nous disant d’aller à l’autre port, celui que nous avions quitter le matin même. Nous retournons sur nos pas et 15 kilomètres plus loin, en fin de journée, nous pouvons enfin embarquer pour la Sicile…et viva Italia !

 

10 janvier 2009

Notre arrivée en Sicile fut une triste et accablante réalité car les prix pratiqués sont aussi peu justifiés que sur le continent, donc bien trop cher pour notre budget de 20 euros par jour, et pour arranger le tout, le temps ne s’améliore pas, il pleut encore et le froid, à la plus grande surprise des Siciliens, a enneigé les sommets des montagnes avoisinantes.

Pour agrémenter le tout, la Sicile est encore plus montagneuse que le Sud de l’Italie et comme il nous faut la traverser sur toute sa longueur pour aller à Tràpani où se trouve le seul port d’embarquement pour la Tunisie, soit environ deux semaines de vélo, nous décidons à contre-cœur de prendre le train, nous faisant faire de sérieuses économies d’hôtels hors de prix mais nous privant de la beauté de cette île.

l'italie vue depuis la Sicile, presque plus en Europe

après 30 km de détour enfin dans le ferry

belle Sicile, mais vraiment pas plate

 

Nous faisons cette fois encore demi-tour et nous dirigeons vers la grande gare la plus proche, la tête pleine d’appréhension aux souvenirs de notre arrivée en Italie par la gare de Milan où la sortie fut des plus problématique car rien n’est prévu pour les vélos, encore moins pour des attelages comme les nôtres.

C’est avec un grand ouf de soulagement que nous découvrons la gare de Messina, tout à l’air d’être de plein-pied. Nous allons tout droit au bureau des renseignements, parquons nos remorques devant leurs guichets afin que les employés les voient et ainsi être sûr de ne pas avoir de mauvaises surprises au moment de monter dans le train. Quel soulagement d’entendre la guichetière nous indiquer qu’il y a aucun problème, le seul train pour Palerme avec un compartiment vélo est dans 5 heures.

Il nous faudra juste y passer une nuit avant de reprendre un autre train au petit matin pour Tràpani. Le seul petit hic est qu’ils ne peuvent pas nous dirent sur quel quai arrive le train, ce n’est seulement que 45 minutes avant son arrivée que le numéro du quai est connu et comme seul le quai numéro 1 est accessible sans devoir prendre les escaliers sous-voie, ils nous demandent de venir une heure en avance afin de pouvoir nous aider à rejoindre le bon quai et charger nos remorques. 

C’est le cœur léger que nous filons au resto de la gare pour faire passer le temps et nous sustenter un peu. A l’heure dite, nous nous présentons au guichet billet et c’est à ce moment que notre joie se transforme en cauchemar, nous plongeant tout droit dans une situation des plus ubuesque. On ne peut pas nous vendre de billets car ils n’ont pas de prix pour les remorques, de plus ils ne savent pas si nos attelages rentrent dans le wagon vélo donc il nous faut attendre que le train arrive pour qu’ils puissent demander au chef du train si nous pouvons embarquer et à quel prix.

Complètement surpris par cette situation nous retournons au guichet renseignements chercher de l’aide mais malheureusement ce ne sont plus les mêmes personnes que ce matin et ont nous envoient tout simplement balader.

Le train arrive en retard et ne s’arrête que 5 minutes avant de repartir, heureusement pour nous il arrive sur le quai 1 et après discussion avec le chef de train, il capo, on nous laisse embarquer et pendant que je désolidarise les remorques des vélos, Isa court au guichet pour prendre les billets et cette fois on refuse de nous les vendre jusqu’à notre terminus, il nous faudra tout recommencer à Palerme. Nous y arrivons tard dans la nuit, prenons le premier hôtel trouvé et nous enfilons directement sous les draps pour récupérer de cette horrible journée. 

quand on débarque dans un train, on prend pas mal de place

enfin un arrêt, enfin une pose cigarette

entre mer et montagne et enfin un peu de soleil

 

Le lendemain matin, c’est l’estomac serré rien qu’à l’idée de ce qui nous attend que nous retournons à la gare. Bizarrement il n’y a aucun souci, on nous donne nos billets sans problème, tous les quais sont de plein pied et pas d’escalier pour rejoindre le quai 8.

Nous arrivons à Tràpani sous le soleil, c’est vraiment une très bonne journée, du beau temps et pas d’emmerde pour prendre le train ni pour sortir de la gare, de plus, juste en face de celle-ci, il y a une agence de navigation où nous pouvons acheter notre billet pour la traversée de la mer méditerranée, vraiment une bonne journée, une journée de rêve où tout roule, enfin avant que nous franchissions la porte de l’agence car après avoir juste eu le temps de raconter nos mésaventures avec le train et déclaré que nous voulions embarquer pour la Tunisie, des sourires se dessinent sur tous les visages des employés et notre interlocuteur part dans un fou rire entrecouper de nombreux"excusez-moi". Une fois calmé, il nous explique que depuis cette année, durant la morte saison, le bateau pour la Tunisie part depuis Palerme….

Il y a des jours où on ferait vraiment mieux de rester couché.

La douce température ambiante et le fait que nous avons 48 heures pour retourner à Palerme, nous fait prendre avec philosophie cette nouvelle et pour la première fois nous trouvons enfin  un hôtel digne de ce nom où nous en avons vraiment eu pour notre argent, l’hôtel Victoria, juste à coté de la plage (il mérite vraiment qu’on parle de lui). L’après midi nous visitons cette jolie ville et prenons le temps de passer par la gare pour acheter nos billets du lendemain juste histoire de savoir à quelle sauce nous allons être mangé.

Pour une fois nous apprenons que nous avons deux possibilités, soit prendre un train sans changement qui suit la côte en faisant un détour de 100 kilomètres avant de rejoindre la ligne standard mais avec un billet plus coûteux, soit prendre un train plus direct mais faire un changement en reprenant plus loin sur la ligne standard le train qui fait le grand détour ? (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, je me le demande encore ).

début janvier et la Sicile est déjà toute en fleurs

 

Quand la poisse vous colle, elle ne vous lâche vraiment pas car le lendemain matin quand nous nous rendons à la gare, nous découvrons un ancestral train diesel, pour rester poli, de deux wagons mais sans compartiment vélo, et le seul endroit où nous pourrions les mettre est envahis de valises. Nous cherchons le chef du train qui est cette fois une femme et qui nous indique qu’il faut les mettre dans le compartiment bagage, juste derrière la cabine du conducteur.

Encore une journée qui commence mal car le compartiment est à 1 mètre 50 du sol, la porte ne s’ouvre pas complètement tellement elle coince et le coin bagage est tellement petit qu’il me faut à nouveau désolidariser nos attelages. Pour  pimenter la chose et me faire apprécier encore plus cette journée, la cheffe n’arrête pas de nous coller et de nous dire de nous dépêcher mais sans nous aider à hisser nos engins et après 10 minutes d’efforts nous arrivons (ahh david et sa sempiternelle modestie   il arrive enfin à y ranger deux vélos et la remorque la plus légère... Isa).

Je demande ensuite à la cheffe où je peux mettre la dernière remorque et n’ai comme seule réponse qu’elle ne sait pas. (j’ai comme une envie de meurtre sur le moment) devant son indécision et le ton de sa voix qui me fait comprendre que le train va bientôt partir, avec ou sans ma remorque, je prends les choses en main et prend l’initiative de la mettre où il y avait toutes les valises qui traînaient, en lui demande de bien vouloir faire prendre et ranger celle-ci par leur propriétaire aux endroits prévus à cet effet.

C’est là que les choses se compliquent encore plus, un des voyageurs refuse d’obtempérer et commence à faire un scandale. Le ton monte et tous les passagers se mêlent à la discussion qui monte toujours plus en puissance, le train se mutine. La cheffe du train, complètement dépassée par les événements, sort en hurlant qu’elle va appeler la police et comme par magie l’emplacement se libère de toutes les valises et je peux enfin avec Isa monter ma remorque…

E viva la comedia dell’Arte ! (Depuis plusieurs semaines, je dis souvent à Isabelle que j’ai l’impression depuis que je suis en Italie du Sud, d’être déjà en Afrique, cette fois j’en suis sûr J) Le train part enfin et durant les 250 kilomètres ou les 4 heures et demi que dura le voyage, j’ai passé mon temps à déplacer ma remorque des portes gauches à celles de droites et vice et versa selon le côté par laquelle le train abordait les quais en arrivant dans les nombreuses gares qui nous séparait de Palerme.

Une fois à Palerme, même problème pour débarquer nos affaires et toujours aucune aide des employés des trains et pour finir la journée comme nous l’avions commencé, l’hôtel que nous trouvons n’a qu’une place au premier étage pour nos engins, rebelotte, on redémonte il redémonte ) le tout pour tout entreposer au premier. Au petit matin, le dos un peu en compote, nous apprenons qu’il n’y a pas de petit déjeuner dans cet hôtel.

Pas grave, on quitte enfin l’Europe pour ce que nous espérons des cieux plus cléments, juste le temps de s’enfiler un de ces jus de chaussette, de se chauffer un peu les muscles en redescendant tout notre attirail, et filer en direction du port en espérant que cette fois tout aille bien car on ne nous a pas vendus de billets pour nos vélos remorques car ils n’ont jamais traité un cas pareil et n’ont pas de tabelles de prix.

que d'aventure pour arriver devant notre petit navire

arrivederci Sicile, bye bye Italie, adieu l'Europe,  bonjour l'Afrique et salam la Tunisie

Nous arrivons enfin au port, présentons au checkin nos tickets et nos remorques le ventre un peu crispé. C’est un "vous pouvez embarquer" qui nous libère de ces trois horribles jours et c’est avec un grand plaisir et un sourire de soulagement que nous embarquons sur l’Excellent, un beau petit navire de 270 mètres qui nous permet de quitter l’Europe (enfin Isa ne va plus me parler en italien par inadvertance ) et de rejoindre 400 km plus loin notre deuxième continent en espérant y trouver un climat plus accueillant avec des jours plus longs pour nous permettre de faire pleins de rencontres et vivre de nouvelles aventures à vous conter. 

Bocca al lupo (expression qui veut dire comme notre merde quand on souhaite bonne chance sur ce vous devez répondre: Crepi lupo (je bouffe le loup))

et une dernière pour finir: La felicità è un viaggio che si commincia da piccoli (le bonheur est un voyage qui se construit dès la petite enfance)  

Voilà, après avoir parcouru près de 10'000 kilomètres en Europe, fini l'Italie et enfin rodé pour passer sur un autre continent, alors j'espère que le récit ne vous a pas trop barber et que l'on vous retrouvera en Tunisie. En attendant, faite un petit saut sur ce lien www.ecodieta.it et voyez la production de CO2 que vous produisez par jour, c'est en italien mais on peut facilement comprendre et ça ouvre un peu les yeux à ceux qui veulent bien voir (une fois que vous aurez votre résultat, divisez le par 0,12 et ca vous donnera le nombre de kilomètres que vous auriez du faire en voiture pour produire autant de CO2 que dans votre vie de tous les jours)

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